Boumzinah

Sénégal : Quand le peuple oisif errant parodie son président de la république…

Un peu d’histoire…

Tout commence le samedi 11 février 2017, le Président Macky Sall se trouve à Dubaï et s’apprête à parler à ses concitoyens en langue wolof. Entre temps, la promesse de faire parvenir des machines de radiothérapies  aux malades atteints de cancer, n’avait pas encore été tenue. La ligue contre le cancer, avait mené une campagne de communication dont les échos retentirent jusqu’au palais de la république, forçant notre ami Macky Sall à régler ses comptes avec ce peuple qui ne demandait à l’État, que l’acquittement de ses obligations.

C’est ainsi que le terme « d’oisif errant » aurait été utilisé par le président himself lors de ce discours, pour qualifier ceux qui passaient leurs temps à surveiller les actions du gouvernement, du moins c’est la traduction littérale qu’aurait faite le fameux et jeune Docteur en science politique : Abdou Khadre Lô. Ce dernier, voix autorisée jouissant d’une très grande écoute dans les sphères d’échanges et auprès de l’opinion publique sénégalaise, a fini de nous faire accepter notre condition de peuple oisif errant avec beaucoup d’humour.

Cet humour, le peuple oisif errant ne va jamais plus s’en départir.

La semaine dernière, le président Macky Sall saisissait la cours constitutionnelle pour faciliter les conditions de vote. Il serait maintenant possible de voter avec son ancienne carte numérisée, son passeport, son permis de conduire, sans oublier son récépissé de dépôt, en cas de nouvelle inscription. Cette mesure suit l’échec de la fourniture des nouvelles cartes d’électeurs, malgré la faramineuse somme de 50 milliards de francs CFA (76 millions d’euros) engagée.

Le peuple très oisif errant n’en attendait pas plus pour se livrer à un jeu d’humour viral qui frôle la parodie, versant beaucoup d’encre virtuel au passage. Le vote est maintenant étendu à toutes les cartes ! Carte SIM, carte mère, ticket de bus deviennent donc autant de pièces justificatives, vous permettant de voter. Chacun fait sa propre trouvaille et l’imagination des oisifs errants s’enflamme et semble ne pas atteindre de limites. Illustrations en images.


Quand le plus vieux métier au monde soutient les ménages sénégalais… (1ère partie)

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Dans les sociétés des plus normales, et des plus croyantes, existent des activités peu recommandables, hypocritement oubliées ou savamment tues qui peuvent prendre des proportions considérables.

Au Sénégal, ce pays majoritairement croyant de part 97% de sa population qui est de confession musulmane et plus de 2% chrétienne, il arrive aussi que l’apparence à elle seule, ne puisse cacher, les réalités et les vices d’une population, même si elle a une Téranga (hospitalité) aussi légendaire que la nôtre.

« De plus en plus de jeunes filles le soir, vous abordaient… »

Un soir où je rentrais tranquillement chez moi, je fus abordé par une jeune fille vêtue d’une robe longue. Elle tenait le bout de sa robe dans la main gauche et m’interceptait en me signalant, qu’elle n’avait pas encore diné. Je lui faisais savoir avec un petit humour que je n’avais pas mangé non plus ce soir-là…

Mais je comprenais. Je mis alors la main à la poche, avant de lui tendre un billet tout en continuant ma route. Elle me suivit ensuite sur dix mètres  avant de rebrousser chemin.

La situation économique du pays m’inquiétait, car ce n’était pas la première fois, de plus en plus de jeunes filles le soir vous abordaient en vous demandant une pièce de 100 francs.

« Une forme de prostitution déguisée… »

Un jour que je me désolais de cette situation auprès d’un ami, il me confiait qu’il ne s’agissait nullement de mendicité, mais d’une forme de prostitution déguisée et que ces filles en question attendaient la couverture qu’offraient les nuits dakaroises, pour s’adonner à cette pratique peu louable qui leur permettaient de mettre du pain sur la table le lendemain.

Je m’indignais d’avantage, alors que je me souvenais d’autres réalités quotidiennes: celles des lycéennes qui pratiquaient cette activité charnelle à domicile le jour pour 2.500 francs (3,8 euros)  tous frais payés, ou encore celles des « couloirdeuses » de la très célèbre cité Claudel de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, qui monnayaient leurs services contre des tickets restaurant ou autre argent, aussi bien dans l’enceinte de l’université que dans bars environnants.

Je posais ma réflexion et je voyais la réalité amère en face, ce phénomène n’était pas nouveau, mais il a tout simplement été intensifié par la crise économique actuelle.

Le « Mbarane » cette pratique qui permet aux femmes de se faire entretenir par un ou plusieurs hommes « capables », est bien connue de tout le monde. Il n’est même pas rare de voir des jeunes filles se vanter d’avoir un petit vieux ou un homme friqué qui les entretienne bien en plus d’un ou deux prétendants attitrés, taisant en retour le service qu’elle rendent à ces hommes-là.

Déjà plus jeune, l’Avenue William Ponty était réputée être un repère de filles de joie. La prostitution est légale au Sénégal, bien que de plus en plus de jeunes filles pour des raisons sociales préfèrent travailler dans le noir, malgré tous les risques que cela comporte et surtout parce que leurs familles quelques fois, ne soupçonnent nullement leurs choix de vie.

Je décidais alors de faire mes propres lumières sur le phénomène et je me souvenais qu’un jour où j’avais travaillé jusqu’à une heure tardive de la nuit, j’avais décidé d’aller dans un club de Dakar, histoire d’écouter cette orchestre qui reprenait si bien les chansons de Salif Keita et boire en passant une bien fraiche.

Ce jour-là, je m’étais isolé dans le salon privé pour réfléchir profondément à la suite à donner à mon projet (je travaillais à l’époque sur le design d’une ardoise numérique, qui n’avait pas aboutie, mais m’avait permis de trouver ma voie).

En moins de dix minutes quatre filles s’invitaient à ma table sans se gêner pour s’installer autour de moi, discutant comme si je n’existais même pas. Difficile à ce moment précis de ne pas écouter leur conversation. Je comprenais très rapidement et définitivement qu’il s’agissait de travailleuses du sexe. Elles faisaient allusion à moi, jusqu’au moment où l’une d’elle a dit : je me le ferais même gratuitement, il est mignon et elles ricanaient ensemble.

Moi je ne cherchais pas les problèmes, je me levais quelques minutes après pour aller ailleurs et c’est à ce moment, que l’une des filles m’avait retenu par le pan de mon vêtement. Je m’arrêtais un instant avant qu’elle ne me libère, se disant sans doute que je devais être un pauvre minable. Du moins c’est ce  que j’ai cru lire dans son regard.

Je décidais donc de revenir sur ce lieu pour commencer cette fois-ci à étudier la question et comprendre…

Dans la deuxième partie vous vivrez en immersion mon aventure dans la peau d’un homme en quête de réponses. Cette épisode bouleversera mes émotions, et changera définitivement ma perception des choses.


Comment j’ai trouvé ma voie…

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L’histoire de ma vie commence en 2008 à une époque où j’étais jeune, insouciant et fougueux, alors que je trouvais les cours d’ingénierie télécoms très ennuyeux, je décidais alors de tout claquer pour répondre à cette voix suffisante qui me donnait des envies d’ailleurs. Malgré les conseils nombreux que j’avais reçus, je persistais dans ma lancée.

Libre de toute contrainte scolaire,  mes premières journées furent agréables avant que la réalité ne me rattrape rapidement. Je venais de m’émanciper et je devais maintenant subvenir à mes propres besoins comme un grand et gagner ma vie comme tout le monde. Le seul problème était que je n’avais jamais cru que j’étais comme tout le monde. Pas forcément meilleur que les autres, mais je revendiquais une originalité qui m’empêchais de faire comme tout le monde justement.

Mon premier boulot et ma rencontre avec le télémarketing.

Dans la situation où se trouvait le pays (le Sénégal) à ce moment-là, il était difficile de pouvoir rapidement avoir un emploi et ceux qui allègrement recrutaient du monde, étaient bien les centres d’appels. Ma première rencontre avec le monde professionnel, m’a permis de croire définitivement, que je n’étais pas fait pour travailler pour les autres également.

Après avoir fait un chiffre d’affaire de 1.500 euros sans trop forcer sur mes compétences naturelles en négociation et en m’absentant une bonne semaine, j’ai reçu à la fin du mois un chèque de 120 euros. Naturellement, les sanctions avaient suivies et ces ingrats m’avaient aussi coupé mes primes en plus d’avoir déduit ma semaine d’absence.

J’avais pourtant fait entrer plus d’argent que certains qui avaient travaillé comme des malades tout le mois et qui au final avaient quand même touché bien plus que moi.

C’était peut-être dans ma nature, mais je ne pouvais pas passer toute mes journées confiné dans un box à travailler 10 heures par jour pour rentrer casser en deux, le regard vide de toute passion.

Je démissionnais donc le jour suivant après un mois de service et sans prendre la peine d’écrire une lettre de démission par commodité. Par la suite, des amis me poussèrent à passer des entretiens négociés presque à l’avance, comme ils connaissaient mon savoir-faire dans certains domaines. Je sautais ainsi d’une entreprise à l’autre sans pour autant y rester plus de deux mois et sans trouver un certain épanouissement professionnel.

Je me rendais compte que j’avais un méchant problème avec la sédentarisation. Malgré mes acquis et mes compétences, j’en étais souvent réduit à faire du « j’ai l’honneur », du moins c’était comme ça que j’appelais le fait de constituer un dossier en vue d’obtenir un emploi. Je pensais que ça devrait être l’inverse et que les sociétés devraient plutôt être honorées de m’avoir dans leur équipe.

Le choix d’entreprendre

Je ne voulais plus continuer mes cours et ne voulais plus travailler pour personne également. Vous comprenez maintenant ma particularité. C’est ainsi que je me suis mis à mon propre compte, développant ainsi des projets qui échouèrent l’un après l’autre pour une raison ou pour une autre. Je me rendais compte qu’il était difficile d’entreprendre et que pour réussir dans cette voie, il fallait redoubler d’efforts et être prêt à tout. Alors que tout m’avait réussi avant cela, me voici réduit à ravaler mon orgueil et ma fierté d’antan pour apprendre à grandir dans l’échec.

Moi qui n’aimais pas les cours confinés, dispensés dans les universités, j’ai découvert le mot « autodidacte », je m’étais découvert une passion pour l’apprentissage devenant ainsi polyvalent dans beaucoup de domaines, dépensant des nuits entières en programmation ou des journées à comprendre le fonctionnement des piliers d’une entreprise. Je commençais à comprendre que je n’avais même pas la moitié de ce qu’un aspirant entrepreneur devrait avoir. Face à cette situation, je trouvais un stimulus qui finit par me donner plus que jamais un désir ardent pour la recherche.

Pour mêler l’utile à l’agréable, j’avais quand même travaillé parallèlement comme « freelancer », ça m’a donné une certaine autonomie et ça m’a permis également de subvenir à mes besoins tout en ayant le temps de faire ce qui me passionnait enfin : entreprendre. C’était un peu nécessaire pour le jeune aspirant entrepreneur sans le sous que j’étais.

Je trouvais enfin un sens à ma vie, j’allais entreprendre! A force de travail et de passion, je finis par créer en 2010 ma société Senegalis, versée dans l’informatique et la technologie (récemment convertie en web agence). Avec Senegalis, c’est une nouvelle page de ma vie qui s’ouvre et cela a été le déclic qui allait me conduire vers une aventure pleine de rebondissements. Ce parcours du combattant, je vous la raconterai, mais pas aujourd’hui.

 


L’amour du poète

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Mes nuits sont longues à présent. Mes vers sont vides, mais mes sens sont exacerbés. Au fond de moi je ressens ta présence. Tu traces un sillage dans mon lit et tu réchauffes mes draps pourtant ton indifférence me dévore. Pour toi je serai prêt à être fort, les trésors de Salomon je les donnerai tous pour ressentir un instant ta présence.

Mais qui paierait assez cher pour écarter l’Ades de sa vie et qui serait assez fou pour défier le Dieu vivant. Nos destins s’entrecroisent mais hélas ne se rejoignent jamais. Puisque les muses ne pactisent pas avec les hommes et puisqu’il faut bien mourir un jour alors soyons fous et préparons nos funérailles. Mon âme est d’ores et déjà damnée et ton esprit en paiera le prix. Il ne nous reste plus qu’une journée à vivre alors à moi la volupté et à moi le plaisir. Enivrons-nous d’amour car le temps est désormais notre juge.

Étant un fils d’homme j’ai osé vouloir pour moi une muse, origine de toute mon inspiration. J’ai voulu tarir la source de mon imagination. Aimer : voilà ma faute. Maintenant tu traînes un voile de solitude et aussi longtemps que je puisse me souvenir et dans tous les pays du monde, ton regard profond laissait entrevoir notre histoire secrète et bannie qui me donnait un gout de déjà vécu.

Aujourd’hui je sais qu’il y avait de la vérité dans tes mensonges, de la tendresse dans ton indifférence, et de la joie dans nos larmes.
Ma tristesse est complète, mais puisqu’il faut être sage pour vivre alors je te laisse te reposer à l’ombre du jour car les dieux ont refusé le sacrifice de ta vie, ils réclament du sang, le mien. Je comprends pourquoi tu as rejeté cette race tellement suffisante et pourtant incapable de comprendre un Amour exprimé dans son plus simple revêtement.

A cause de toi je ne désespère plus, ma harpe à nouveau peut faire vibrer ses cordes. Et qui sait, peut-être un jour, un ancien racontera aux plus jeunes, l’histoire d’un homme fou banni des dieux et d’une muse déchue. Il leur racontera notre histoire et on se souviendra de nous.

Je sais que ton chemin ne croisera plus le mien mais je laisserai la clef à l’ endroit, car j’ai foi qu’un jour en ouvrant la porte, je puisse à nouveau revivre en sentant ce parfum unique vieux depuis toujours.
Et puisque je ne suis qu’un homme et que les dieux ont déjà lancé les dés, qu’il en soit ainsi. Mais avant je t’en conjure danse pour moi une ronde et avec tes sœurs ricanaient comme ce jour ou devant cette fontaine nous avons bu la coupe d’un poison amère.

Puis voles car je t’ai libérée au prix fort, au prix de mon Amour sacré, je redeviens moi malgré moi et chaque battement d’aile m’éloigne de toi et me tue un peu plus. Te voilà enfin au sein de ta constellation à la tête de Pégase. Ton étoile brille de mille feux bien plus que toutes les autres alors que mes yeux sont ternes comme mille fois auparavant.

Je me couche à nouveau et mes nuits sont longues, à présent mes vers sont lourds de secrets mais mes sens sont morts.


L’affaire Ousmane Sonko VS Moustapha Diakhaté.

Le Sénégal comme tous les pays de traditions démocratiques, connait les débats d’idées, des plus pertinentes aux plus farfelues. Chaque gouvernement trouve donc sur son chemin, une opposition aussi bien dans la classe politique qu’au niveau de la société civile.

Ces dernières semaines, l’actualité avait été occupée par l’affaire Ousmane Sonko. Faisons un retour sur l’histoire du désormais ex inspecteur des impôts et domaines. Ousmane Sonko, brillant fonctionnaire de son état et par ailleurs chef du parti PASTEF: Patriotes du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Solidarité, a été radié de la fonction publique sur décret présidentiel, officiellement pour manquement à l’obligation de discrétion professionnelle. Le décret fait suite aux sorties répétées et informatives du président du PASTEF qui étalaient sur la place publique, les « dérives budgétaires et financières » du gouvernement sur la base de rapports publics rendus par les organes de l’Etat et de l’administration publique. Il faut croire que l’analyse de l’homme politique et son expertise a fini de faire perdre le sommeil au locataire du palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor, qui finalement optera pour la manière forte.

Ousmane Sonko, visiblement très peu affecté par cette radiation accuse toujours le gouvernement de malversation financière, de passation de marchés de gré à gré, en plus de le rendre responsable de la fuite de capitaux vers l’étranger via l’attribution de contrat aux sociétés étrangères, aux dépens de nombreuses entreprises locales.

La pomme rongée de l’intérieur

Alors que les radars portaient sur monsieur Sonko, il semblerait que le ver: PASTEF rongeait de l’intérieur la Direction Générale des Impôts et Domaines. En effet il s’avérerait que le Syndicat des Agents des Impôts et Domaines compterait en son sein quatre membres actifs du PASTEF dont Ousmane Sonko lui-même. La loi sénégalaise, permets le port de cette double casquette, vu que notre Président lui-même est malheureusement chef de parti politique. Face à cette situation, certaines indiscrétions ont alimenté la théorie selon laquelle un certain malaise s’aurait fait sentir au plus au sommet de l’Etat. La radiation de monsieur Sonko qui s’en est suivie, a suscité une vague de réactions de la part de part de la population sénégalaise dans sa majorité.

Sa déclaration de patrimoine au cœur d’une polémique

Ousmane Sonko, bénéficiant d’une bonne crédibilité auprès de l’opinion publique, a fait une déclaration de patrimoine qui va finalement être au centre d’une polémique entre lui et le député Moustapha Diakhaté, président du groupe parlementaire de Benno Bokk Yakaar.
Monsieur Sonko avait déclaré posséder une maison, un véhicule tout terrain repris d’occasion et deux comptes bancaires sous alimentés. Vu le grand service rendu à l’administration sénégalaise, l’on serait même tenté de dire que l’homme n’avait peut-être pas été payé à sa juste valeur.

Un duel entre le diable et l’ange déchu…

Tout commence par une accusation portée par le député Moustapha Diakhaté qui reproche à Ousmane Sonko d’avoir volontairement omis de citer le site d’information dakarmatin.com, comme comptant parmi son patrimoine.

Cette déclaration accablante a valu la raillerie à l’honorable député, qui depuis essuie de vives critiques sur les réseaux sociaux. Sonko jouit encore d’une forte popularité auprès de l’opinion publique sénégalaise et internationale. Souvenez-vous, Sonko a été cité aux côtés de l’ancien premier ministre Abdoul Mbaye et de Nafi Ngom Keïta (limogée elle aussi par décret présidentiel fin juillet 2016) comme étant « les nouveaux justiciers sénégalais » par nos amis de Jeune Afrique.

Mais qu’en est-il de cette accusation?

Lors d’un procès, quand parle l’accusateur, sa cause parait juste à nos yeux, mais vient la partie adverse et on l’examine. Le duel entre le diable et l’ange déchu est lancé.
Dans l’entendement des sénégalais, le site dacaractu.com est la propriété du journaliste Pape Alé Niang, célèbre pour ses prises de position fermes et son franc-parler. Ce dernier a même introduit un début de réponse à notre cher député pour lui signifier, que c’est le site senpolitic.com qui le 2 juin 2015, est devenu dakarmatin.com, tout en promettant d’apporter des lumières au courant de cette semaine dans sa chronique hebdomadaire. Ousmane Sonko pour sa part, préfère s’emmurer pour le moment dans un mutisme, ignorant ainsi l’accusation du bonhomme.

Le site dakarmatin.com en question serait la propriété d’Infini Group. L’administration de dakarmatin.com comme le souligne à juste titre notre député, a mis le nom d’un certain Ousmane Sonko comme étant le titulaire du site d’information. Maintenant s’agit-il d’une coïncidence ou d’un fait avéré? Car dans un pays comme le Sénégal, il est très fréquent de trouver des individus portant les mêmes noms et prénoms. J’attire dans un souci de bienveillance, notre cher journaliste Pape Alé à amener des précisions dessus lors de sa prochaine chronique, vue la pertinence à laquelle il nous a habitué. Nous attendrons certainement une copie des actes constitutifs de la société en question révélant du coup le nom de son gérant.

Des faits qui méritent le questionnement

Entre temps nos recherches avancent et notre persévérance paie, les informations collectées nous mènent vers un certain Mamadou S. qui appartiendrait à Infini Group. Mamadou S. chef d’entreprise d’une autre petite structure versée dans l’informatique est un homme discret et inconnu du monde médiatique et du grand public sénégalais. Rien ne semble le lier de manière apparente à la gestion du site d’information dakarmatin ou encore à la personne de monsieur Sonko si ce n’est ses publications sur les réseaux sociaux qui montrent son soutien à l’homme politique. D’ailleurs qui d’entre nous n’a pas félicité monsieur Sonko pour le travail qu’il abat pour ce cher pays.

La deuxième piste nous a mené vers Abdoulaye F. et c’est là que les choses deviennent intrigantes, car ce monsieur est déjà connu pour être le propriétaire de l’un des plus importants sites d’information de toute l’Afrique de l’ouest.

Les questions qui restent pendantes en ce moment sont : Quelle est l’identité de cet Ousmane Sonko ?
Qu’est ce qui lie l’administration de dakarmatin à monsieur Abdoulaye F. ce gourou des médias?

Des questions qui ne tarderont pas à avoir des réponses.


Le jeudi 23 juin 2011, le vent du changement allait souffler…

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Crédit photo: dakar-info.com

J’avais passé la nuit sur le tapis de mon salon, quand soudain j’entendis un coup sec à la fenêtre, suivi de deux autres plus pressants. Je dormais depuis quelques heures seulement et j’avais encore des échos dans la tête. Je peinais à rassembler toutes mes forces, mais les coups à la fenêtre devenaient de plus en plus pesants. Il s’agissait sans doute de mon petit frère Samba, il était ponctuel quand il s’agissait de ce genre de chose là. Il était presque huit heures, le peuple s’était donné rendez-vous devant l’assemblée nationale, pour tenter dans un dernier effort de dissuader le Président Abdoulaye Wade, de faire voter la fameuse loi du « quart bloquant » assortie d’un ticket présidentiel, associant un président et un vice-président lors des futures élections présidentielles. Je me levais comme un automate pour ouvrir la porte, une douche froide et trente minutes plus tard, nous voilà dans un bus, « café touba » à la main en direction de l’assemblée nationale où les députés devaient siéger pour voter la dite loi.

 

 Un pays dont l’économie était à la traine et le chômage piquait du plafond, le tout accentué par les crises et tensions sociales.

Je regardais par la fenêtre du bus, me demandant intérieurement les raisons de tout cet entêtement venant de la part du Président de la république. Il avait fondé le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) en 1974 et on lui devait pourtant la nouvelle constitution de 2001 saluée par tous. Je me souvenais encore du discours poignant de ce fier panafricain devant l’organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture trois ans plus tôt. Il nous avait gratifiés de tant d’ouvrages intellectuels et était lui-même un model de démocratie pour l’Afrique toute entière. Je secouais la tête et la réalité me rattrapait. L’homme en question était accusé par son peuple de tentative de dévolution monarchique. L’opinion publique soupçonnait effectivement monsieur Wade de vouloir transférer le pouvoir à son fils Karim Wade en votant cette loi. Ce dernier souvenez-vous, était déjà: ministre d’état, ministre de la coopération internationale, des transports aériens, des infrastructures et de l’énergie. Nous, Karim on l’appelait affectueusement le ministre du « ciel et de la terre ». Je voyais au delà de tout préjugé, un Sénégal dont l’éducation fleuron et fierté nationale était déstructurée. Un pays dont l’économie était à la traine et le chômage piquait du plafond, le tout accentué par les crises et tensions sociales. L’électricité était devenue un luxe et pour couronner le tout, le Président Wade, semblait ne plus être au courant des événements, car ses discours étaient toujours en déphasage avec les réalités quotidiennes des sénégalais. Le divorce était alors définitivement effectif, entre le « gorgui » national et son peuple qui l’avait pourtant tant soutenu et adulé.

 

Leur venue, scella le début d’un grand affrontement en milieu urbain entre les forces de l’ordre et les gens venus nombreux.

Je secouais encore la tête et cette fois, on était déjà dans les alentours de l’assemblée nationale. Je sortais mon Smartphone pour prendre des vidéos de l’événement, que je comptais diffuser sur internet. La police à quelques mètres de là, faisait un excellent travail d’encadrement et avait pris le soin de mettre des barrières pour réglementer le déplacement des foules. L’un des premiers députés à se rendre sur place était maitre El hadj Diouf : autoproclamé « député du peuple », il ne se privait jamais d’un bain de foule, il s’avait vraiment comment s’y prendre et après un discours enflammé, il entra finalement dans l’enceinte de l’assemblée nationale, acclamé par la foule. Farba Senghor ancien ministre et membre du PDS, s’étant pris au même jeu de bain de foule, s’est vu agressé par le public. Ce fut par la suite la venue des étudiants, cartes d’étudiant en l’air, ils avançaient bruyamment en entonnant un chant. Leur venue, scella le début d’un grand affrontement en milieu urbain entre les forces de l’ordre et les gens venus nombreux. Les barricades se rompirent, forçant la police à balancer des gaz lacrymogènes. Les gens se dispersèrent, pour ensuite revenir en force, lancer des pierres sur les forces de l’ordre surprises et en manque d’effectifs. Dans ce désordre, je m’arrêtais un instant, pour observer ces groupes d’étudiants. Ils étaient bien organisés, roulant barils et autres troncs d’arbres, pour empêcher le passage des « dragons » : ces sortes de camions de police chargés d’eau sous pression. Ils avaient vraiment l’expérience de ce genre d’affrontement et je me demandais, d’où leur venait cette ingéniosité. Surement de l’Université Cheikh Anta Diop où ils avaient animés de nombreux « fronts », pour enfin obtenir leurs bourses scolaires. Je les regardais faire alors que les gaz fumigènes montaient de partout. Quelques minutes plus tard et des centaines de cailloux lancés tout azimut, la police nous invita tous à revenir à de meilleurs sentiments et à reprendre notre position de départ.

 

La peur venait de changer de camp…

De nouveau devant l’assemblée nationale, je retrouvais Samba et je tenais maintenant les barreaux de la porte principale. On pouvait aisément voir notre père Sidy Sall, député à l’assemblée nationale se tenant avec ses pairs devant le hall à quelques dizaines de mètres de nous. Il était facile à repérer, vue sa grande taille. Je me souviens qu’il nous avait formellement défendu la veille de participer à toute manifestation à travers la ville, car il y avait beaucoup de risques disait-il. Il était lui-même un inconditionnel du PDS et un « wadiste » confirmé pour avoir été incarcéré du temps du Parti Socialiste (PS) pour ses convictions libérales. On n’aurait jamais su quoi lui dire, s’il nous avez vus là, prendre part active à tout cela et manifestant contre le régime. Mais il s’agissait d’un choix responsable propre à chaque citoyen et comme beaucoup de jeunes en ce temps là, il était inadmissible pour nous, de laisser faire les choses. Je tenais les barreaux fermement, quand un policier qui se tenait juste devant moi me demanda de reculer. Je ne l’écoutais plus, tellement je devenais de plus en plus déterminé. Écarte-toi, ou je te frappe ! Me fais t-il savoir. Je le regardais un instant avant de lui dire dans un sourire noir: Vas-y !

 

La peur venait de changer de camp et l’agent de police dut se résigner à me laisser là, user de mes droits les plus fondamentaux, se rassurant lui-même du fait que les gendarmes occupaient l’intérieur de l’assemblée nationale. Je regardais derrière moi un instant. C’était à ce moment, que je remarquais le candidat Macky Sall immobile regardant le ciel, je me questionnais dans mon fort intérieur, si la destinée de ce pays reposerait finalement sur lui. Macky Sall, l’ancien premier ministre et ancien président de l’assemblée nationale, dans son djellaba, restait de marbre regardant le haut de l’assemblée nationale sans bouger dans un calme déconcertant. Toute la classe politique ainsi que toute la société civile se tenait là également, scandant des slogans hostiles au projet de loi et au Président Wade. On occupait les lieux depuis quelques heures, que le désordre s’instituât de nouveau. Cette fois ci, c’était une dame qui essayait de persuader les jeunes de rentrer chez eux, leur expliquant qu’ ils étaient manipulés par la classe politique et que le Président Wade était le seul choix pour le Sénégal. La foule voulu la lyncher, elle ne dut son salut qu’à un groupe de jeunes modérés qui s’interposa pour l’extirper de là. L’ayant mise en lieu sûr, nous revînmes sur la place du rassemblement. Je constatais alors le vol de mon Smartphone acheté à crédit et cela me fit sourire. Un de mes contacts me souffla à l’oreille que le projet sera finalement retiré face à la pression populaire. Le combat était donc gagné en partie. Nous quittâmes la manifestation avec la délégation du conseil régional, rejoignant ainsi le cortège de Serigne Mansour Sy Djamil, marabout politicien d’une grande intégrité intellectuelle. Alors qu’on quittait la manifestation en passant devant le ministère de l’intérieur, on nous réserva un accueil peu chaleureux. Le temps de comprendre l’origine du projectile qui venait de se briser devant moi avant de partir en fumée, les éléments de la police nationale nous avaient déjà encerclés, Samba et moi devions notre salut à notre grande vitesse, qui nous mena en quelques foulées devant l’ambassade américaine où se trouvait déjà Cheikh Tidiane Gadio l’ex ministre des affaires étrangères sous Wade, surpris lui aussi de ce qui venait de se produire. De là, on assistait impuissant à une scène insoutenable : la police nationale, matraquant le marabout politicien et son groupe, ses « talibés » (fideles) se jetant sur lui pour encaisser une partie des coups qui pleuvaient sans rétention.

 

La désillusion n’a pas tardé à s’inviter, au point que certains sont même nostalgiques de l’époque où le Président Wade dirigeait le pays.

À la croisée des chemins antiques, tout étranger qui voyage est tenu de s’arrêter un instant, ne pouvant se fier qu’à cette statue de pierre pointant du doigt vers un chemin inconnu, quelle n’a elle même jamais empruntée. Cette statue ce fut l’actuel Président du Sénégal Macky Sall, élu au sortir du second tour, le soir du 25 mars 2012. La jeunesse sénégalaise avait fait le pari de le suivre du doigt. Après tant de brimades, de blessés et malheureusement trop de morts. Toutes les composantes de la société sénégalaise avaient comme un seul Homme fait comprendre au Président Wade, que la constitution ne pouvait jamais plus faire l’objet de modification pour servir les intérêts d’un groupe d’individus aussi illustres fussent-ils.

 

Plus de quatre années se sont passées depuis ce matin qui a conduit à une alternance au Sénégal et aujourd’hui, nous sommes toujours dans l’impasse. La désillusion n’a pas tardé à s’inviter, au point que certains sont même nostalgiques de l’époque où le Président Wade dirigeait le pays. Aujourd’hui encore plus qu’hier, l’économie suffoque, l’éducation nationale et l’enseignement supérieur semblent former des chômeurs contraints à l’immigration clandestine ou à se résigner tout simplement. Ma lutte continue donc, mais depuis ce matin pas comme les autres, je me dis que tant qu’il y aura des combats à mener par les Hommes, je rendrai tous les matins du monde semblables à celui là.

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